« Les couilles sur la table » : 3 idées pour déconstruire le sexisme linguistique à l’oral

Virginie Despentes et Victoire Tuaillon

La langue n’est pas un musée

Adopter une nouvelle manière de parler bouscule des habitudes linguistiques bien ancrées. Hors de sa zone de confort, l’Homo dit sapiens se braque. Les arguments contre la féminisation du français sont légion, de l’aberration esthétique au caractère inadéquat du terrain linguistique pour combattre le sexisme. L’idée d’une langue figée n’en demeure pas moins illusoire. Depuis des siècles, le français évolue au contact de langues et cultures outre-hexagonales.

Prendre la permission de parler

Face au constat du sexisme linguistique, il faut proposer des solutions, à l’instar de Victoire Tuaillon. La créatrice du podcast « Les couilles sur la table » dépasse les confins de la sphère théorique pour passer à l’action. En explorant les masculinités contemporaines, elle fait des choix linguistiques résolus et non négociés. L’animatrice ne demande pas la parole, elle la prend. Victoire Tuaillon vit ses convictions en rétablissant la justice verbale par le biais de solutions créatives qui fonctionnent aussi bien sur papier qu’au café.

« Les couilles sur la table », source d’inspiration pour une révolution linguistique

1. Toustes

Plus court que « tous et toutes » et que la formule épicène « la totalité des », « toustes » constitue une solution intéressante pour inclure les deux genres.

2. Ielles

Parfois utilisé par les personnes non-binaires, c’est à dire qui ne se sentent ni homme ni femme, ce pronom associant « ils » et « elles » a le mérite d’être clair par rapport à d’autres formes pronominales néologiques.

3. Les auditeurices

Cette jolie construction (vous n’avez qu’à écouter Victoire Tuaillon le dire !) se décline à l’infini : acteurices, rédacteurices, instituteurices, auteurices ou inventeurices… de la langue de demain.

Lecteurices, à vous de jouer !

Alors oui, sortons de notre zone de confort, baissons la garde face à notre peur du changement et osons parler autrement. La tradition n’a jamais été une bonne raison de respecter les règles. Les personnes LGBTQI+, racisées ou handicapées vous le diront.

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