La patate est toujours douce !

Boulangerie réunionnaise

Ou le retour du Zoreil

Dans les boulangeries réunionnaises, la kyrielle de viennoiseries métropolitaines côtoie les délices créoles. L’œil curieux se détourne donc naturellement du croissant et du mille-feuilles pour découvrir lebonbon cravate, le pâté créole et autre rocher coco.

En voyant mon premier gâteau patate en vitrine, j’interroge la boulangère : c’est créole, ça l’est pas, c’est sucré ou salé ? La femme me répond patiemment.

« Mais c’est à base de patates douces ? », poursuivé-je.

La commerçante opine, visiblement décontenancée.

Sa perplexité aurait pu me mettre la puce aux Zoreils : que nenni. En rentrant à la case, je m’amuse de l’utilisation indifférenciée de « patate » pour désigner pomme de terre et patate douce, et de l’usage commercial d’un terme somme toute bien rustre. Imaginez une boutique parisienne proposer des « chaussons patates » !

Mais qui d’autre qu’une métro fraîchement débarquée pour désigner ainsi la pomme de terre ? À la Réunion, le terme est réservé aux patates dites douces, adjectif à supprimer pour éviter le pléonasme.

Image : Wanasimba from La Réunion

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